COVID-19 : La contamination des étudiants de santé les plus jeunes a le plus souvent lieu dans la sphère privée en raison du non-respect des gestes barrières

Campagne de dépistage, septembre 2020

Campagne de dépistage, septembre 2020

Campagne de dépistage, septembre 2020

Campagne de dépistage, septembre 2020

Campagne de dépistage, septembre 2020

Informé le jeudi 10 septembre d’un nombre significatif (cluster) d’étudiants de 2e année de médecine positifs pour la Covid-19 coïncidant avec des comportements festifs répétés et inappropriés sans respect des gestes barrières de ces même étudiants, le Doyen de la faculté de Médecine, Bruno Riou, a reporté sine die les stages infirmiers prévus. Par ailleurs, une campagne de dépistage (test naso-pharyngé par PCR) extensif de ce premier groupe d’étudiants a été mise en place en 24h avec l’aide de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). Le résultat a été quasi-exhaustif (99,7% des étudiants sont venus se faire tester) mais inquiétant avec 13,5% de cas positifs, soit environ deux fois plus que ce qui est observé aujourd’hui dans les populations testées en Ile-de-France (environ 7%). Une deuxième campagne de dépistage a eu lieu les 17, 18 et 19 septembre ciblant les 3e et 4e année de médecine ainsi que les étudiants de maïeutique et paramédicaux (psychomotricité, orthophonie, orthoptie), toujours en lien avec l’AP-HP, et en utilisant les tests antigéniques rapides sur prélèvements naso-pharyngés autorisés depuis le 9 septembre par le Gouvernement, afin de ne pas exercer une pression supplémentaire sur les laboratoires et pour pouvoir enclencher rapidement des mesures appropriées.

L’exhaustivité est restée excellente (87 à 100 %) mais les taux de positivité sont radicalement différents : 1,2 % en médecine pour les 3e et 4e année, 0 % en maïeutique, 0,1 % pour les filières paramédicales. Compte tenu de la moindre sensibilité de ces tests, il est possible d’estimer que la limite haute des taux de positivité de ces étudiants, si la PCR avait été utilisée, auraient été respectivement de 2,4 %, 0%, et 0,2 %*. Ces données sont cohérentes avec les informations obtenues sur leurs comportements d’une part et la proportion observée d’étudiants symptomatiques d’autre part dans ces groupes respectifs. Tous les étudiants positifs se sont vus proposés un test PCR conformément à la réglementation et une orientation vers les dispositifs Covisan-Pro (contact tracing) et Covidom (suivi à domicile en télémédecine) de l’AP-HP. Tous les étudiants testés ont bénéficié en même temps d’une formation en simulation à la pratique du test naso-pharyngé, prélude à leur implication éventuelle dans les nouveaux axes autorisés du service sanitaire.

L’ensemble de ces actions a été motivé en priorité par la protection des patients pris en charge sur les lieux de stage clinique. Cette opération aura concerné au total 2217 étudiants de santé. Aucune décision de fermeture des cours facultaires n’a, à ce stade, été prise.

L’interprétation de ces résultats peut être résumée ainsi : 1) le cluster et le taux de positivité Covid très élevé observés chez les étudiants de 2e année de médecine sont essentiellement en rapport avec des comportements inappropriés ; 2) les taux de positivité Covid très faibles observés chez les étudiants de médecine plus âgés, ceux de maïeutique et des formations paramédicales sont en rapport avec un comportement plus solidaire, responsable, et vertueux, probablement du fait de leurs contacts avec la maladie et ses conséquences lors des stages cliniques et leur mobilisation remarquable durant l’acmé de la crise Covid.

 Un groupe de travail enseignants/étudiants a été mis en place pour envisager les actions à mener pour obtenir le plus rapidement possible une adhésion des étudiants les plus jeunes aux comportements requis par la crise Covid et conformes à leur futur engagement professionnel.

 

*Les taux de positivité doivent en effet être pondérés par le fait que les tests antigéniques rapides sont moins sensibles que les tests PCR. On estime qu’ils détectent 50 % des patients détectés en PCR tout en sachant que la PCR est un test ultrasensible qui, dans son utilisation actuelle, détecte aussi des patients non contagieux ou ayant des traces de virus pas forcément actives. A contrario, on estime que 90 % des patients les plus contagieux sont détectés par les tests antigéniques rapides.

 

Contact presse :

Aurélie Ermont, Chargée de communication de la faculté de Médecine, Sorbonne Université
aurelie.ermont@sorbonne-universite.fr

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