Des équipes de l’AP-HP (hôpitaux Jean-Verdier, Pitié-Salpêtrière et Henri-Mondor), de Sorbonne université, de l’Université Paris-Est Créteil, de l’université Paris 13 et de l’Inserm, dirigées par les Prs Pierre Nahon et Dominique Thabut, ont mené une étude à partir de la cohorte ANRS CO12 CirVir, qui regroupe 1 671 patients suivis plus de dix ans pour une cirrhose non compliquée, ayant pour origine une infection par le virus de l’hépatite B ou C.
Promus par l’ANRS, ces travaux ont mis en évidence que les patients guéris de l’hépatite C ou dont le virus de l’hépatite B n’est plus détectable dans le sang, et souffrant d’une cirrhose à un stade peu avancé, pouvaient bénéficier d’une surveillance allégée, sans réalisation systématique d’une endoscopie digestive haute. Ils ont fait l’objet d’une publication dans la revue Gastroenterology en mars 2019.
La cirrhose est une maladie grave caractérisée par un remplacement progressif des tissus sains du foie par des nodules et du tissu fibreux (fibrose) qui altèrent peu à peu la fonction hépatique.
Jusque récemment, une endoscopie digestive haute, qui consiste à observer la partie supérieure de l’appareil digestif grâce à un tube souple muni d’une petite caméra, était réalisée chez tous les patients pour lesquels une cirrhose avait été diagnostiquée.
L’objectif de cette intervention était de dépister d’éventuelles varices de l’œsophage, qui correspondent à de grosses veines susceptibles de saigner et de provoquer des hémorragies digestives. Un traitement préventif des saignements peut être mis en place.