À l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Anatol Kontush, directeur de recherche dans l’Unité de recherche sur les maladies cardiovasculaires et métaboliques (unité Inserm 1166 / Sorbonne Université, ICAN), démontre que l’hypothèse du transport inverse du cholestérol résiduel (« reverse remnant cholesterol transport » = transport inverse du cholestérol résiduel, ou RRT) explique la relation complexe en forme de « U » entre le cholestérol des lipoprotéines de haute densité (HDL-C ou le « bon cholestérol ») et les maladies cardiovasculaires. L’équipe publie une review sur le sujet dans la revue Trends in Molecular Medicine (Cell Press).
De faibles taux plasmatiques d’HDL-C représentent un facteur de risque cardiovasculaire bien connu et largement utilisé. Paradoxalement, la mortalité cardiovasculaire augmente chez des individus présentant des taux du HDL-C extrêmement élevés. Pour expliquer cette relation, l’équipe a étudié le rôle des HDL dans le métabolisme des triglycérides. On sait que la lipolyse des lipoprotéines riches en triglycérides par la lipoprotéine lipase est un élément essentiel de la production d’énergie. Ce processus a pour résultat la formation de lipoprotéines résiduelles, fortement athérogènes, qui contiennent des quantités importantes du cholestérol et doivent être éliminées de la circulation. L’hypothèse RRT propose qu’une telle élimination du cholestérol des lipoprotéines résiduelles suivie d’un transport vers le foie avec excrétion dans la bile représente une fonction biologique majeure des HDL. Ce phénomène peut réduire l’entrée de cholestérol dans la paroi artérielle en accélérant l’élimination des restes athérogènes des lipoprotéines. Cette hypothèse explique la relation en forme de « U » entre le taux de HDL-C et les maladies cardiovasculaires par une altération de l’élimination du cholestérol par les HDL lors de la lipolyse de triglycérides chez des sujets avec un HDL-C faible ou extrêmement élevé, comme démontré par les données de l’équipe.