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Alexandre Duguet – 10 années de vice-doyen

J’ai aimé la fonction de vice-doyen en charge des formations ! Pendant ces dix années, j’ai nourri de nombreuses valeurs fondamentales pour moi : partage, découverte, amitié, contribution, créativité, authenticité et une certaine forme de liberté.

J’ai trouvé beaucoup de sens dans ce travail et nous pouvons collectivement célébrer de nombreux succès ! Et également faire le deuil de ce qui n’a pas été comme nous l’avions prévu (et oui…).

Doyen et vice-doyen. Serge Uzan et Bruno Riou m’ont fait confiance. Merci à vous deux. J’ai aimé avoir cette liberté d’entreprendre. Merci Jean-Jacques Rouby pour avoir réalisé la fusion Pitié-Saint-Antoine avant mon arrivée ! J’ai pu prendre la mesure de la complexité de modifier des enseignements dans un planning comprenant pas loin de 5000 lignes de rencontres étudiant-enseignant par an.

Administration. Beaucoup d’échanges et de discussions avec la scolarité et tout le personnel administratif. Merci pour l’accueil, l’ouverture et la patience face à tous les projets.

Etudiants. C’est pour eux et pour leurs futurs patients que j’ai assuré cette fonction. J’ai aimé co-construire avec les étudiants. Prendre soin de ceux qui vont prendre soin des patients, c’est important, non ?

Marie. Merci Marie-Christine pour ta présence, ton efficacité, ton soutien. Je me suis beaucoup appuyé sur toi. Vraiment beaucoup.

Départements d’enseignements. Immense gratitude à tous ceux qui animent ou ont animé les départements d’enseignement. C’est un travail de l’ombre avec finalement peu de reconnaissance externe.

Conseil des études. J’ai beaucoup aimé ces espaces de discussion. Parfois houleuses, souvent très chaleureuses. La contribution de chacun et l’envie de faire évoluer ont été très précieuses.

ARCs, examens oraux, certificats de compétence clinique. J’ai la croyance que c’est une des raisons pour laquelle nos étudiants sont si forts. J’espère que la devise : « un ARC par semaine » perdurera.

Stages. Nos stages précoces dès la troisième année ont été un atout. La réforme du deuxième cycle va profondément modifier les stages. Faire un bon usage du temps en stage est un vrai défi et ce n’est pas nouveau. Apprendre à se donner un feed-back constructif et nourrissant est encore nécessaire.

E-stage. Nous étions précurseurs, cela n’a pas perduré. Mettre en place des outils informatiques est très complexe. Le déploiement de SIDES et les examens numérisés ont été un clair succès. La coordination nationale existe maintenant et les réalisations sont prometteuses.

Simulation. C’est un succès pour le deuxième cycle. Investissement humain majeur et un peu de retard institutionnel. Urgences vitales, contention, échographie, obstétrique, ORL, handicap, relation de soin, les formations sont maintenant nombreuses. Quelques magnifiques histoires d’arrêt cardiaques récupérés par nos étudiants bien formés.

Ouverture des étudiants.

Les stages ultracourts : médecine du travail, SOS Amitié, ordre des médecins, CFCV, Samu social… Ces stages ont clairement participé à l’ouverture de nos étudiants.

Les UE librement choisies de quatrième année ont été très créatives !

J’ai aimé les étudiants issus de passerelles entrantes (j’aurais aimé des passerelles sortantes pour d’autres).

Cette « ouverture » est une des caractéristiques de nos étudiants, très appréciée lorsqu’ils deviennent internes.

ECN. Je n’ai jamais aimé l’ECN. J’étais rassuré de voir que nous étions toujours dans le trio de tête malgré toutes les nouveautés mises en place. Un grand merci pour tous ceux qui ont contribué à la préparation du concours (conférences de la faculté, révisions intensives, relances des collègues, etc.).

Test de concordance de scripts. Je suis convaincu depuis 15 ans que cette méthode docimologique est excellente. Plus de 150 publications et de mon point de vue trop d’hésitations à son déploiement.

Relation de soin. Un immense plaisir d’avoir initié ce qui à ma connaissance est le plus beau parcours de formation à la relation de soin des facultés françaises. Les focus group pour les préjugés en médecine, le stage à SOS Amitié, les ateliers de relation avec les patients experts la participation des étudiants de théâtre du cours Florent, l’examen de relation de soin, les formations en communication non violente. Je me réjouis d’avoir contribué à travailler sur la relation et la qualité d’être. C’est un axe que l’on peut encore grandement développer.

Médecines alternatives et complémentaires. Une des rares facultés à avoir un enseignement, certes bref, mais obligatoire. Utile pour comprendre le minimum sur des pratiques impliquant 40% de la population française.

Violences faites aux femmes. Le stage au Collectif Féministe Contre le Viol était précurseur.

Apprendre aux étudiants à poser les questions sur les violences reste un défi.

Précarité. Avoir sensibilisé des milliers d’étudiants à la précarité par une expérience de maraude au Samu Social est une vraie originalité. Cela contribue à plus d’empathie et peut être plus de justice sociale.

Service sanitaire. Nous avons choisi d’appliquer cette loi. Formation initiale de 15 jours, puis interventions sur le terrain et débriefing pour une durée totale de 60 demi-journées étalées sur 3 années. Mesurer l’impact d’une telle mesure est complexe. Si l’ECN, la qualité du soin et la recherche sont les objectifs, alors ce n’est pas très utile. Si la santé publique est un objectif, alors c’est majeur. Les étudiants et les CCA qui ont évalué le parcours des étudiants commencent également à percevoir le sens et c’est encourageant. Certains collègues sont encore sceptiques.

Communication Non Violente. Deuxième année de formation pour tous les étudiants de 3ème année de médecine. A partir de situations réelles et personnelles, les étudiants travaillent l’écoute empathique, l’expression authentique et repèrent tout ce qui coupe la communication avec l’autre. Utile pour la relation avec le patient, pour la relation entre personnels soignants, pour les échanges avec les lycéens dans le service sanitaire ou dans la vie personnelle.

Recherche en pédagogie. Heureux de voir les publications en pédiatrie, en simulation, en sémiologie, en relation de soin. Pas facile de publier en pédagogie médicale ! De nombreuses initiatives de notre faculté de médecine mériteraient une diffusion internationale.

CCA. Les CCA ont un programme de formation assez conséquent ainsi qu’une séance obligatoire de bibliographie dédiée à la pédagogie médicale. Ils participent avec enthousiasme aux enseignements innovants (simulation, relation de soins). La motivation des CCA est capitale de mon point de vue.

Futurs HU. La majorité des futurs Hospitalo-Universitaires est accompagnée pour leur implication pédagogique ainsi que dans leur mémoire de DIU de pédagogie médicale. En commission mixte hospitalo-universitaire, l’avis du vice-doyen en charge des formations est systématique.

Dynamique francilienne autour de la pédagogie. Les vice-doyens pédagogie de l’Ile-de-France se parlent depuis quelques années. Je me réjouis d’avoir suscité cette dynamique. Notre groupe WhatsApp est actif.

Système pyramidal. Je célèbre ma capacité à avoir réussi à travailler dans un système franchement pyramidal. A l’évidence, la forme carrée ou la forme pyramidale, ce n’est pas mon fort. Je suis plutôt cercle (ou sans forme identifiable diraient certains). Apprendre à co-laborer, co-opérer reste un défi au cours de l’enseignement (universitaire ou non).

Conserver ce qui fonctionne et diversifier.

Quand quelque chose ne plait pas, une tendance est de tout changer : suppression, révolution plutôt qu’évolution. L’ECN est un exemple caricatural : suppression des QCM pour des dossiers transversaux et ensuite suppression des dossiers transversaux pour des QCM. Et maintenant, suppression de l’ECN et introduction des ECOS (méthode inadaptée à la problématique du choix de la spécialité et du lieu d’exercice). Je suis amer devant la réforme du deuxième cycle. Les vice-doyens en charge de la pédagogie des facultés de médecine françaises n’ont pas participé à la réflexion. Les outils d’intelligence collective et leur potentiel n’ont pas été utilisés.

Apprendre à apprendre. Regret de ne pas avoir réussi à intégrer un programme pour tous les étudiants sur comment apprendre la fonction de médecin.

Enjeux de santé publique. Enjeux environnementaux.

De mon point de vue, nos étudiants sont encore insuffisamment formés sur les sujets majeurs de santé public. Certes, le service sanitaire a permis une sensibilisation pratique à l’axe de la prévention, mais cela reste de mon point de vue insuffisant. Les addictions devraient être une priorité. Une formation dense et engagée aux enjeux environnementaux (pollution, plastique, perturbateurs endocriniens, enjeux climatiques…) verra peut-être le jour.

Ce que j’aurais aimé faire ?

Développer encore plus les aspects liés à la relation.

Introduire la méditation dans le cursus comme cela se fait maintenant dans de nombreuses universités.

Diffuser l’apprentissage avec les cartes heuristiques, cartes conceptuelles.

Apprendre à donner un feed-back à un étudiant.

Développer les serious game et l’apprentissage par la 3D.

Développer les expériences liées au handicap et aux maladies rares.

2 années de disponibilité

Je serai en disponibilité pendant 18 à 24 mois à partir de septembre 2020.

Mon intention est d’offrir du soutien aux dirigeants de certaines associations et ONG en Afrique. Cela prend la forme de coaching individuel ou coaching d’équipe, de formation en communication non violente et également de médiation. C’est un projet mobile du Maroc en Afrique du Sud. Pour en savoir plus ou pour me donner des contacts ou des idées de soutien financier : alexandre.duguet@sorbonne-universite.fr

Rendez-vous le 19 mars à 17h amphi E au 105 bd de l’hôpital pour un temps de célébration et de perspectives.

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