Dès que j’ai appris que, étant étudiante en médecine, je pouvais aider pendant la période du confinement, je me suis tout de suite portée volontaire.
Vers fin avril, un nouveau dispositif de dépistage qui s’était mis en place sous le nom de COVISAN faisait un appel aux volontaires.
Je me suis donc de suite inscrite à la formation qui a duré quelques jours et qui nous a permis de comprendre comment ce dispositif fonctionnait, d’apprendre le fameux geste de dépistage à l’aide des écouvillons et d’utiliser le logiciel « Cyberlab » que nous devions utiliser sur place pour remplir les données.
COVIDIAG est un dispositif qui fait partie de COVISAN et qui consiste en un dépistage massif : des brigades d’étudiants ou de professionnels de santé (de 5 à 10 personnes) se déplacent de foyers en foyers (EHPAD, MAS ou FAS) avec tout l’équipement de protection et de dépistage. Des voitures ont été mises à notre disposition pour nous déplacer plus facilement en cette période de confinement.
Sur place, nous nous habillons en tenue de prélèvement et nous dépistons les résidents ainsi que le personnel.
Le geste de dépistage n’est pas un geste évident car pour certaines personnes, il est désagréable voir même douloureux, c’est pourquoi il exige une certaine souplesse, de l’écoute et de l’empathie par rapport aux patients. Ce geste consiste à aller au fond du nasopharynx (là où le virus se développe le plus) qui est chez certaines personnes difficile à atteindre. Ils nous arrivent également d’avoir des difficultés lorsqu’il s’agit de patients ou de résidents agités ou douloureux et qui ont donc du mal à supporter cette sensation.
Ce test est d’autant plus difficile à réaliser quand il s’agit de l’effectuer sur des personnes âgées avec des troubles cognitifs ou des personnes souffrant d’handicaps mentaux qui ont du mal à comprendre le but de ce test et son utilité. C’est pourquoi, on essaye de prendre du temps pour leur expliquer avec des mots simples et d’essayer d’installer une atmosphère la moins anxiogène possible (musique par exemple). Toutefois, cela n’est pas très évident avec nos tenues peu rassurantes et qui ne laissent pas nos visages à découvert.
Après avoir effectué tous nos prélèvements, les avoir étiquetés et après avoir posé certaines questions aux patients concernant leurs symptômes, on se charge de transmettre certaines informations sur le logiciel Cyberlab notamment le numéro de l’écouvillon du patient qui est une donnée de la plus haute importance. Ces données permettent aux laboratoires qui vont par la suite recevoir les écouvillons de mieux s’organiser et de ne pas se perdre parmi tous ces tests et d’effectuer correctement les analyses.
Après cela, on appelle le coursier afin qu’il puisse venir récupérer les prélèvements au niveau de la structure, qu’il ira ensuite déposer au laboratoire.
Cette expérience a été très enrichissante car en tant qu’étudiante en 2e année de médecine, je n’ai pas encore eu beaucoup d’occasions d’être sur le terrain, aux côtés des patients. J’ai donc appris à adapter mon discours et tenir une attitude d’écoute et d’empathie en fonction de chaque patient, en fonction de leur âge de leur handicap pour les rassurer et leur expliquer le geste et son utilité. J’ai également appris à travailler en équipe : se répartir les tâches ou encore soulager un collègue lorsque la tâche était difficile. Les missions étaient également très agréables à réaliser car il y avait un bon esprit d’équipe et d’entraide entre nous.
Tout d’abord, nous sommes toutes les trois très heureuses de participer au programme COVIDIAG.
En effet cela nous permet à la fois d’enrichir notre expérience relationnelle avec les patients ainsi que le personnel hospitalier (médical mais particulièrement paramédical), mais également d’acquérir une certaine autonomie qui nous sera très utile par la suite.
De plus, ces missions nous permettent d’apprendre à travailler en équipe, ce qui nous parait essentiel vu notre futur métier.
Par ailleurs, elles se font la plupart du temps dans la bonne humeur, avec une réelle cohésion, avec les médecins, infirmiers, internes, externes et tout le personnel paramédical.
Certes nous n’étions pas préparées (ni prévenues) que nous allions nous occuper de personnes en situation de handicap moteur mais surtout mental.
Cependant cela ne fait qu’enrichir cette expérience, car nous apprenons à nous ajuster et à nous adapter au patient, tout en pouvant prendre le temps, ce qui, comme vous pouvez vous en douter, est une chance.
Nous étions initialement très déçues que nos stages soient annulés (d’où notre disponibilité), mais au fur et à mesure des missions, nous nous sommes rendues compte à quel point COVIDIAG allait être formateur et enrichissant au niveau relationnel.
Grâce à COVIDIAG, nous avons un réel sentiment d’appartenance au milieu médical, ce qui n’était pas forcément le cas avant.
De plus, nous sommes fières de pouvoir participer à notre échelle à cette situation de crise sanitaire.
Néanmoins, après avoir parlé de ces nombreux aspects positifs, nous nous devons de vous faire également remonter des points plus négatifs.
Dans un premier temps, même si nous savons très bien que nous sommes en situation de crise, nous devons notifier un certain manque de matériel au fur et à mesure des missions : pas de sur-chaussures, manque de gants, pas de tabliers (que nous sommes censées changer à chaque patient) et depuis deux jours plus de combinaisons intégrales.
Le manque de combinaisons pousse certains d’entre nous à nous demander si nous allons continuer à travailler, par peur de nous contaminer nous-même et nos familles. Nous ne sommes protégées uniquement que par un « sac plastique » avec nos vêtements de ville en dessous. Certes cela nous protège lors de manipulation mais lors du déshabillage cela devient plus compliqué.
Dans un second temps, nous avons noté de grandes différences d’hygiène entre nos formations et ce qui est réellement applicable dans les différents établissements. Les ordres, quant au retour du matériel, changent tous les jours et nous ne sommes pas tous prévenus (retour des combinaisons, écouvillons, lunettes, etc).
Par exemple, nous ne pouvons pas changer de sur-blouse entre les chambres des patients, ce qui augmente le risque de contamination si l’un d’eux est malade (sachant que certains sont COVID +, comptez en moyenne 80-100 patients par jour et par équipe).
De plus, après notre première semaine de prélèvements, nous avons appris que nous devions également effectuer le rôle de l’équipe informatique (ce qui nous prend un temps non négligeable malgré le fait que cela ne nous dérange pas).
Cependant, nous avons noté de nombreux dysfonctionnements informatiques sur la plateforme Cyberlab, problèmes : d’identifiants (que nous recevons la veille au soir à 00h voire pas du tout), de codes d’accès (envoyés sur nos portables, mais pas toujours sur le bon), manque de cases indiquant que le prélèvement n’a pas pu être réalisé correctement (à cause d’un patient avec une déviation nasale ou alors trop agité, ce qui augmente sûrement le taux de faux négatifs) et une formation qui n’a pas été la même pour tout le monde.
Comme dit précédemment, nous n’étions pas prévenues que nous allions faire face à des poly-handicaps, cela aurait été plus judicieux d’avoir une formation avec un psychiatre ou un psychologue pour nous permettre d’appréhender au mieux ces situations, ainsi que d’apprendre à communiquer de manière plus adaptée aux patients.
Enfin, nous tenons à remercier grandement l’AP-HP de nous mettre à disposition des véhicules (sans lesquels les missions ne seraient pas réalisables).
Mais nous avons été face à quelques problèmes cette dernière semaine : manque d’essence dans les voitures, pneus pas assez gonflés et panne de batterie.
Par contre nous remarquons une nette amélioration et un réel souci de notre sécurité, ce qui est toujours agréable.
Pour terminer, nous ne recevons pas tous les mêmes informations, ce qui augmente le risque d’erreurs et de malentendus.
Malgré ces derniers points, nous sommes toutes ravies de faire partie de l’expérience COVIDIAG/COVISAN.
La formation a été courte mais efficace pas besoin de plus sachant que derrière on a été formés sur le terrain.
Ils nous mettent à disposition des voitures pour nous rendre dans les EHPAD (voitures de bonne qualité et bonne accessibilité le matin avant de partir).
Ensuite, sur place on est en général bien accueillis mais il manque souvent du matériel, écouvillon par exemple.
Les prélèvements se passent bien dans la majorité des cas sauf pour certains patients impossibles à prélever et certains personnels qui ne souhaitent pas être prélevés.
Chaque mission dure une journée et vers 16/17h, on est rentré. Ça nous permet de garder du temps pour nous en fin de journée.
L’arrivée du confinement a totalement bouleversé notre organisation. Les étudiants sont tous différents dans leur façon de travail et ont dû s’adapter en raison de la fermeture des BU. Il n’était pas évident au début de trouver la force et la motivation mais également les conditions propices au travail. En effet, réviser ses cours chez soi en compagnie de sa famille (parents, frères, soeurs) et toute l’agitation résiduelle a sérieusement pénalisé certains étudiants qui avaient pour habitude de fuir cet environnement récréatif pour la BU.
Dans ce contexte exceptionnel, d’autres étudiants ont proposé leur aide via les structures présentées par la faculté (COVIDIAG, Faisant fonction d’AS) ou en dehors au sein d’associations par exemple. La faculté, consciente de l’investissement personnel et du temps engagé par ses étudiants, a su adapter ses modalités d’évaluation des connaissances afin de ne pas pénaliser les étudiants mobilisés. C’est une décision qui a rassuré les étudiants souvent bien trop stressés en raison du maintien plus ou moins décalé du calendrier des examens.
L’initiative sur la mise en place d’une UE commune aux DFGSM2 et DFGSM3 est à féliciter. Néanmoins, est-ce que les UE qui n’ont pu se tenir seront proposées aux étudiants l’année prochaine ? On l’espère !
Je n’ai pas plus à dire, je vis globalement très bien le confinement finalement.
Malheureusement, des disparités existent entre les étudiants. Si on aborde la question du logement par exemple, la question de la taille de celui-ci crée déjà des disparités. On n’a pas tous la chance d’habiter dans une maison ou d’avoir des appartements assez grands.
Ou même le cadre familial aussi, il y a trop de composantes. Mais c’est assez difficile pour moi d’amener une critique.
Le confinement m’a imposé de modifier mon approche au travail, étant habituée à travailler à la bibliothèque les après-midis après mes stages.
Il m’a dans un premier temps semblé difficile de travailler, ayant perdu mes repères et mon rythme, mais le temps passant j’ai réussi à trouver un rythme et un équilibre entre temps de détente et temps de travail.
Je me sens bien plus libre sur l’agencement de mes journées et me sens plus efficace au travail finalement.
Je ressens moins de pression et de stress vis à vis de mes études et résultats et je sens la différence dans la qualité de mon apprentissage !
Pour ma part, je suis actuellement, et depuis le début du confinement, dans un service de maladies infectieuses qui ne prend en charge que des patients COVID, en tant qu’externe (je suis en D1).
Il m’a fallu au départ prendre le rythme de ce type d’activité, avec mes co-externes. Nous avons réussi à nous repartir, pour ne pas y aller trop régulièrement (nous y allons d’ailleurs aussi le week-end). Pour trouver le rythme, il nous a fallu plusieurs semaines, un peu compliqué avec les partiels qui arrivaient au début du mois d’avril. Après une dernière accélération, les partiels sont passés, et j’ai pu souffler pendant la semaine de vacances qui était prévue.
Par la suite, avec l’UE commune d’avril, j’ai pu recommencer à travailler tranquillement, puis progressivement ajouter mon travail pour le nouveau trimestre (neurologie, éthique, pharmacologie). L’avantage de reprendre à zéro et de recommencer un nouveau trimestre fait qu’il est plus facile de gérer son temps, son organisation, avec l’expérience des 2 derniers mois.
Le pôle Tutorat Santé PSA de C2SU propose un accompagnement pédagogique et psychologique des étudiants en PACES au sein de Sorbonne Université.
Dans le cadre du confinement, le tutorat s’est adapté et a ainsi pu assurer la continuité de ses actions.
Ce qui avait été mis en place dès le début du confinement :
- Supports de travail,
- Concours blancs en ligne, sur le site : https://mon.tutoratpsa.org,
- Des séances hebdomadaires d’exercices corrigés (SECH) sur le Discord du tutorat,
- Lives sur Instagram questions/réponses,
- Soirées Netflix.
De nouvelles actions se sont mises en place par la suite :
- Vidéos sur les différents réseaux : sport (en live et en vidéo), orientation, réorientation,
- Développement du Discord : création de salons pour permettre les échanges entre les tuteurs et les tutorés et également entre les P1,
- Mise en place de séances de jeux (le samedi soir) ainsi que des séances de questions / réponses interactives (Khôlles) hebdomadaires,
- Réalisation de podcasts bien-être sur la chaîne YouTube afin de répondre aux questions des P1 suites aux angoisses engendrées par le confinement.
Cependant nous avons fait face à quelques difficultés lors de cette période particulière :
- La mise en oeuvre du CBG en ligne a été fastidieuse notamment de par la capacité insuffisante de notre serveur à accueillir autant de connections simultanément ce qui a provoqué plusieurs bug,
- La BU virtuelle n’a pas eu beaucoup de succès, peu de p1 ont été amenés à l’utiliser,
- Les annales du S2 ont été mises lignes, cependant elles ne sont disponibles qu’en version pdf et non en version papier ce qui pose des difficultés pour certains P1 qui ont du mal à travailler sur ce type de support en ligne.
L’un des points majeurs de cette période consistait en un remodelage de notre système de communication : en effet les infographies hebdomadaires ne suffisaient plus à assurer le contact avec les tutorés qui habituellement se faisait par le biais de permanences sur le site de la Pitié.
Afin de créer une proximité, certes virtuelle mais nécessaire pour les étudiants vivants déjà une forme d’isolement imposée par la PACES, nous avons mis en place de nouveaux formats.
Nous avons pu compter sur le pôle parrainage pour maintenir le moral des étudiants notamment par le biais de messages de motivation quotidiens, mais aussi sur les référents matière et chargés de mission qui se sont massivement mobilisés pour continuer d’accompagner les tutorés.